Polar contemplatif et cocasse, Le Bon, la Brute et le Renard de Christian Garcin ne contient ni action, ni hémoglobine, ni suspense (si ce n’est métaphysique), mais des personnages improbables, des situations saugrenues, des dialogues hilarants… et une pincée de poésie classique chinoise.
Comme le dit le Renard du titre, Zhu Wenguang, dit Zuo Luo (autrement dit Zorro), cette histoire c’est “juste une promenade pépère dans la poussière et la chaleur. Des motels vides, des villages fantômes, des lacs morts, des rues désertes. Quelques glandus croisés et à peine interrogés _ et encore, pas par moi. Et une fin en queue de poisson. De quoi être dégoûté.”
Dégoûté le lecteur ? Oh que non : enchanté au contraire par cette balade drolatique en dehors des sentiers battus, cette respiration bienvenue qui lui ferait facilement adhérer au projet de vie du héros : “Je m’efforce seulement, en contemplant le soleil, la lune et les étoiles, de laisser voler ma pensée sur les contrées les plus reculées dans les huit directions de l’espace.”