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En cette rentrée littéraire de janvier, les éditions Bourgois choisissent de republier dans leur collection Chimères le cycle de Gormenghast de Mervyn Peake et remettent ainsi en lumière une perle de la littérature fantastique.

Gormenghast est en effet une oeuvre fascinante écrite par un auteur atypique, le britannique Mervyn Peake, également peintre et dessinateur. La démence précoce dont il est mort en 1968 ne lui a pas permis d'écrire les cinq volumes prévus. Il nous reste pour nous consoler deux premiers tomes époustouflants et un troisième opus inabouti, arraché à la maladie.

Gormenghast est un château labyrinthique, aux proportions démesurées, un corps quasi organique qui est à lui seul un personnage. Y est attachée la famille d'Enfer dont chaque membre vit plus ou moins isolé, s'accomodant comme il le peut du fardeau de rituels immémoriaux dont tout le monde a oublié le sens. Deux événements viennent troubler le quotidien immuable et menacer l'ordre ancien : la naissance de Titus, héritier du titre de comte d'Enfer, et l'ambition sans bornes de Finelame, ancien marmiton calculateur et arriviste.

Il faudrait plusieurs pages pour évoquer la magie que produit le style hyper visuel de Peake, la fantastique galerie de personnages hors normes, tour à tour grotesques, repoussants ou attachants, la finesse de l'analyse psychologique, la richesse des thèmes abordés, de la place de l'artiste dans la société à l'émancipation des traditions familiales. Comme je ne dispose pas de cet espace, je me contente de vous conseiller plus que chaudement la découverte de cet univers à part qui pourtant parle si bien de nous.