Bar mediterraneo / Nu Genea
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Luc Lang livre un riche récit autobiographique au prisme des arts martiaux et de la figure du père (biologique, d’adoption, parrain, sensei). C’est l’histoire d’une vie, d’un combat pour toujours rester debout malgré les coups durs. Au centre, la notion de transmission d’un art de vivre et de combattre. Le regret reste vif de n’avoir pu apprendre le judo avec le père d’élection et le parrain, pionniers de cette discipline en France. Mais il est contrebalancé par un parcours personnel dans la « voie de la main vide », le karaté, auquel l’auteur initiera ses propres enfants.
Il fait preuve de la même générosité pour partager avec ses lecteurs sa philosophie de vie, son cheminement vers “l’oubli de soi, à la recherche du geste juste, à l’extrême pointe du présent”.
Comme les économistes atterrés par l’orthodoxie néo-libérale, il existe des linguistes atterrées par la tendance réactionnaire à déplorer l’effondrement de la langue française. En 60 pages, le collectif démonte dix idées reçues qui saturent l’espace médiatique.
Aux a priori et autres opinions personnelles, il répond par des arguments fondés sur des travaux de recherche sur la langue française, son histoire et ses dynamiques. La linguistique, en somme. Une discipline à part entière dont tous les écoliers gagneraient à connaitre les rudiments.
Il existe bien sûr un paragraphe sur l’écriture inclusive. Nos linguistes, hommes et femmes, ont choisi pour le nom du collectif une terminaison en -ées, le e du féminin étant grisé. Une solution parmi d’autres pour répondre aux évolutions sociales, car la langue n’est pas un monument à conserver. Elle vit, elle bouge, elle se transforme, n’en déplaise aux grincheux.
Pour poursuivre sur le sujet, lisez le savoureux et instructif Le français n'existe pas. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron, deux comédiens belges, linguistes de formation, anciens enseignants, y remettent en cause avec beaucoup d'humour nos certitudes grammaticales et orthographiques. Un petit coup d'oeil sur leur conférence TEDx à Rennes en 2019 vous en persuadera.
Dans un village québécois, la mort rôde sous la forme d’émanations toxiques, de routes glissantes, de politiciens véreux ou d’assassins caractériels. Elle cherche ses proies, hommes ou bêtes. Elle en frôle certaines, en attrape d’autres.
Ce polar surprenant réussit à installer une tension avec peu de moyens. Court et rythmé, il se lit d’une traite. Et même si le récit perd un peu de son souffle sur la fin, il séduit par son originalité.
« L’habitat de chaque vivant, c’est le tissage de tous les autres êtres vivants, conséquemment le tissage est donateur pour tous. Et donateur ne signifie pas d’abord producteur de denrées commercialisables et exploitables, cela veut dire qu’il génère l’air qu’on respire, l’eau que l’on boit, le paysage qu’on arpente, toutes les dynamiques du vivant inappropriables qui rendent la vie possible. »
Tout comme son précédent opus, Manières d'être vivant, cet essai de Baptiste Morizot est un guide précieux pour repenser notre rapport au monde. Celui qui se veut autant pisteur que philosophe développe une pensée construite à la fois sur la théorie et la pratique, la raison et la sensibilité, étayée philosophiquement et scientifiquement, et refusant tout dualisme.
Cet essai est plus particulièrement consacré aux pratiques de l'agroécologie et aux expériences de forêts en libre évolution, tandis que Manières d'être vivant explore notre relation aux animaux sauvages. Une lecture enrichissante (et pas si compliquée que ça !), pour tous ceux qui ressentent l'urgence de changer notre façon d'habiter le monde.
Après Les Chatouilles ou la danse de la colère, publié en 2015 et adapté au cinéma par l'autrice en 2019, voici une nouvelle plongée dans les secrets de famille. On y suit Louisette, jeune femme qui vit à la campagne en Bretagne et se retouve enceinte. Elle trouve refuge chez sa soeur Suzanne et son mari, eux-mêmes parents de deux petites filles. La famille élargie accueille le tout jeune Hervé, le fils de Louisette. En parallèle, on écoute Hervé, aujourd'hui devenu père de famille et veuf, qui se remémore son enfance auprès de cette tante Suzanne qui vient de mourir, une tante qu'il pensait être sa mère...
Des années 60 jusqu'à aujourd'hui, voici le destin de femmes victimes de la violence d'un homme, et de la sentence de la société de l'époque, et le parcours d'un homme qui se réconcilie avec une partie de sa vie, teintée de violence masculine dont il a su réchappé. Le pardon et la rédemption sont au bout du chemin.
Lumineux malgré les épreuves subies : Andréa Bescond signe là un très beau roman.
Un très bel album qui aborde avec beaucoup de délicatesse le thème sensible de la dépression, surtout quand il touche un membre de la famille. A mettre entre toutes les mains !
A lire dès 12-13 ans.
Dans la même veine mais sous forme de romans : La vague ou Matin Brun
« Le sommeil n’est pas un lieu sûr. » On peut interpréter cette belle phrase de Jean Cocteau de différentes façons. Elle est en tout cas pertinente pour introduire Parce que la nuit de Chloé Thomas. Ce recueil de textes courts aborde le sommeil par des thèmes connexes : l’insomnie, le rêve, la chronobiologie, la vie nocturne. Chaque chapitre naît de l’observation d’un tableau, d’un dessin, de l’évocation d’un conte (la Belle au bois dormant, bien sûr!), voire d’une notice de médicament. Plusieurs disciplines artistiques ou scientifiques, plusieurs époques, sont ainsi conviées pour saisir cet état de conscience si fugitif. Le chapitre Ataraxie, inspiré par la lecture de la notice d’un sédatif courant, parlera particulièrement aux insomniaques.
N’attendez pas votre prochaine panne de sommeil pour lire ce court essai éclectique et facile d’accès, ou écouter Chloé Thomas au micro de l’émission Par les temps qui courent.
Les deux universitaires Dominique Bourg et Johann Chapoutot, respectivement philosophe et historien, ne prennent pas de précautions oratoires pour dénoncer l’immobilisme de la puissance publique face à l’urgence de changer de modèle de société. Dans un manifeste rageur, ils appellent à la mobilisation de tous les citoyens pour, dans un premier temps, ralentir les actions les plus destructrices du vivant. Ce faisant, ils produisent une très bonne synthèse de l’état actuel du monde et des défis à relever. Si vous n’avez pas le temps de vous plonger dans des ouvrages plus fouillés, lisez les soixante pages de ce Tract/Gallimard bourré d’énergie mobilisatrice.
Et comme toujours, vous pouvez écouter le podcast attaché à cette publication.
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Ancienne élève de l’OCL de Langueux, la peinture et le dessin sont pour moi une passion depuis
...Un parcours de 5 km pour découvrir les multiples facettes de la campagne du Vieux-Bourg,
...Pour la 1ère fois en Bretagne, l’exposition Hopes, un autre monde est
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