Amours sorcières / Julie Lagarrigue
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Les retrouvailles sont plus compliquées : Linnéa est tombée amoureuse durant l'été , elle ne semble plus aussi pressée de jouer comme avant dans la forêt derrière l'école. Des tensions se créent entre Bao et Linnéa. Emma quant à elle est prise entre les deux et essaie de ne froisser personne au risque d'elle-même de ne plus savoir qui elle est vraiment et ce dont elle a envie. Elle a envie de grandir et de tomber amoureuse, sans trahir sa copine d'enfance ; oser être différente , le dire sans perdre l'amitié et l'estime des autres... réussir à reter elle-même...
Cette BD sous forme de journal intime est vraiment une petite pépite à mettre entre les mains de tous les jeunes collégiens. Très bien vu, beaucoup de thèmes forts abordés qui feront écho à coup sûr à cette période de la vie où on se confronte à l'Autre. Avec une spéciale dédicace pour le papa d'Emma qui est vraiment super à l'écoute.
Très bel album, difficile à raconter, dont la beauté du texte et les illustrations magnifiques en font un vibrant hommage à tous les enfants victimes de guerre et à leur capacité à rester des enfants malgré tout. Nada Matta nous avait déjà ébloui avec l'album Petite pépite qui aborde le sujet de la trisomie 21.
A partir de 6 ans.
Difficile de parler de Notre part de nuit en quelques lignes tant ce roman-fleuve entremêle de thèmes et d’influences. L’intrigue peut se lire à plusieurs niveaux. Le point de départ en est la fuite d’un homme dans l’Argentine des années 80. Juan cherche à protéger son fils Gaspar de sa belle-famille, richissime dynastie de propriétaires terriens dont la domination s’exerce aussi à travers l’Ordre, une société secrète adepte de la magie noire. Ils ont fait de Juan et de ses dons de médium un instrument pour convoquer l’Obscurité. Mais leur recherche avide de l’immortalité les font se tourner à présent vers Gaspar…
Mariana Enriquez ne fait pas le choix de la linéarité pour poursuive son histoire qui va se déployer dans plusieurs lieux, à plusieurs époques et selon différents points de vue. Gothique, occultisme, ethnologie, histoire, poésie irriguent ce roman profondément ancré dans la réalité de l’Argentine, sa culture, son histoire politique et sociale.
La lecture reste cependant fluide car Mariana Enriquez réussit à allier richesse de contenu et simplicité d’accès. Au fil de ses pages, le roman exerce une véritable fascination sur le lecteur par son écriture et son approche de thèmes tels que la filiation, l’héritage, le pouvoir et la part d’ombre de chacun d’entre nous.
Notre part de nuit fait partie de ces livres que l’on referme à regret, en sachant que, de toute façon, on y reviendra.
Ce one shot, se déroulant en 1937, nous relate l'histoire de John Clark, photoreporter d'un petit journal local, qui décroche un emploi auprès de la Farm Security Administration, laquelle le missionne pour faire un reportage sur la situation dramatique des agriculteurs du Dust Bowl, région désertique et désolée.
Sécheresse, tempête de sable permanente, problèmes de santé chroniques, décès prématurés, misère sociale, absence d'hygiène et désirs d'exode constituent le quotidien de ses habitants.
Dans cette fiction historique, impossible de ne pas faire le rapprochement avec le roman de Steinbeck "Les raisins de la colère".
On s'attache à tous les personnages de l'histoire, John et son vécu en dents de scie mais surtout à ces laissés-pour-compte, hommes, femmes et enfants, ainsi qu'à ce territoire autrefois fertile, qui, à cause d'une agriculture inadaptée et irresponsable est devenue pendant plusieurs années une espèce d'outback américain.
Les dessins restituent très bien l'atmosphère des lieux, on étouffe, on suffoque, on vit l'histoire, on souhaite tant un heureux dénouement pour ces paysans et leurs familles. Des photos d'époque, à la fin de l'ouvrage, viennent compléter l'histoire pour renforcer l’immersion.
C'est également une dénonciation de l'info/spectacle déjà en place à cette époque où l'on incitait les journalistes à faire des mises en scène pour renforcer l'aspect dramatique des clichés.
Un matin, Clara, récemment promue dans une agence de crédit, n'arrive pas à aller au travail. Tout commence par une panne de voiture : le début d'une lente descente pour Clara vers la dépression. On dirait "burn-out" certainement. C'est un état duquel elle va tenter de s'extirper pour renouer avec un certain apaisement, et trouver la clé d'un possible renouveau.
Gaëlle Josse, qui aime imaginer la vie de personnages inscrits dans la mémoire collective dans le passé, à travers sa plume toute en délicatesse (La photographe Vivian Maier dans Une femme en contre jour ; la vie de l'épouse d'un négociant de Delft que l'on voit sur un tableau dans Les heures silencieuses...) s'attache ici à retracer les tourments et les interrogations d'une femme d'aujourd'hui, ancrée dans une réalité qui parlera à beaucoup d'hommes et de femmes.
Une écriture vraiment belle et fluide.
A l'occasion d'une sortie en ville, Themba, qui vient d'entrer au collège, est pour la première fois consciente du regard des Blancs sur elle par la remarque d'une mère de famille. C'est un choc, une prise de conscience que l'on va suivre tout au long de ce roman. Grâce à son grand frère, Themba va développer une conscience politique qui permet au jeune lecteur de ressentir les soubresauts de la Grande Histoire : le début de la révolte du peuple Noir contre l'Apartheid. On y croise rapidement la figure de Winnie et Nelson Mandela, dit Madiba, on assiste à une manifestation contre une loi voulant imposer l'afrikaans à l'école, manifestation réprimée dans un bain de sang.
C'est donc un roman intéressant à la fois pour comprendre l'évolution d'une jeune fille qui sort du monde de l'enfance et de l'innocence, du décalage qu'elle peut avoir avec certains de ses camarades ou même ses parents, et aussi une plongée dans une histoire que tous les jeunes doivent connaître.
Deux cabossés de la vie se rencontrent, se réchauffent, provoquent deux petits miracles assortis de quelques dégâts matériels, et tirent leur révérence dans un geste d’ultime rébellion.
Pour certains, c’est naïf, maladroit, trop explicite. Pour d’autres, la réalisation est inventive mais inégale. Pour moi, ça a été un souffle d’air frais, une inspiration profonde avant de repartir se heurter au quotidien. Essayez à votre tour, ça ne peut pas faire de mal.
Disponible en livre numérique
Page 5 sur 11
Pour la 1ère fois en Bretagne, l’exposition « Hopes, un autre monde est possible »,
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